lundi 8 juillet 2013

Pour une mention « très bien » au bac, mieux vaut s’appeler Adèle

Les Diane ou Adèle élèves en terminale ont une chance sur cinq d'obtenir leur bac avec une mention "très bien". Les Sabrina, Mégane ou Cindy sont, elles, moins de 3 % à décrocher la plus haute mention. Chez les garçons, mieux vaut s'appeler Grégoire ou François que Steven ou Jordan.

Chaque année, le sociologue Baptiste Coulmont, maître de conférences à l'université Paris-8 et auteur d'une Sociologie des prénoms (La Découverte, 2011), épluche les résultats du baccalauréat et se penche sur les prénoms des bacheliers ayant obtenu une mention "très bien". Il en tire un tableau qui permet de voir, en ordonnées, la prévalence des prénoms parmi les candidats au bac 2013 et, en abscisses, la proportion de mentions "très bien".

"Si l'on ne garde que les prénoms qui apparaissent plus de 30 fois dans la base, ceux qui sont associés à un taux énorme de mention 'TB' sont : Ulysse, Guillemette, Quitterie, Madeleine, Anne-Claire, Ella, Sibylle, Marguerite, Hannah, Irene, Octave, Domitille (qui sont entre un quart et un tiers à obtenir une mention), écrit le chercheur. À l'opposé, moins de 2 % des Asma, Sephora, Hakim, Kimberley, Assia, Cynthia, Brenda, Christian, Bilal, Brian, Melvin, Johann, Eddy, et Rudy ont obtenu mention 'TB'."

Il ne faudrait pas croire pour autant qu'un prénom peut déterminer la réussite scolaire d'un enfant, met en garde Baptiste Coulmont. Sa recherche, moins futile qu'il n'y paraît, illustre surtout l'influence de l'origine sociale des élèves sur leur réussite scolaire. Car, derrière les prénoms sur- ou sous-représentés parmi les meilleures notes du bac, se cachent des catégories sociales que l'on devine au travers de certains choix de prénoms, même si ceux-ci sont une indication "imparfaite et floue de l'origine sociale de celles et ceux qui le portent", souligne le sociologue.

"Dans un système éducatif où 90,6 % des enfants de professeurs ont un bac, contre 38 % des enfants d'employés (selon le suivi des enfants entrés au collège en 2005), ces statistiques dessinent avant tout une sociologie des prénoms, commentions-nous l'an dernier au sujet des résultats 2012. Et c'est une géographie mouvante." En 2012, les Madeleine, Côme ou Ariane avaient été ultra performants au baccalauréat, traduisant la popularité de ces prénoms parmi les milieux intellectuels et aisés... en 1996 !

Reste à savoir si les Lucas, Mathis, Emma et Chloé, qui ont été les prénoms les plus donnés en 2011 en France, obtiendront d'aussi bons résultats à leur baccalauréat, en 2029.

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